D’abord un bel aperçu des enjeux économiques du monde automobile actuel.
En effet, on y trouve les grands allemands, qui n’ont plus rien à prouver, comme Mercedes-Benz
, qui présentait de fabuleux exemples de son passé disons pré-nazi avec des engins qui rappelaient la puissance de la marque depuis plus d’un siècle, la première auto à avoir dépassé les 200 km/h, mais aussi magnifique châssis de la 300 SL, etc. BMW pas en reste avec la 328 (vue par les anglais comme la meilleure voiture de l’entre-deux guerres et même après, vu qu’ils en ont piqué les droits)… Bizarrement le groupe VW était relativement discret…
A côté de ça, chez nous les français, eh bien on se positionne dans le « rétro » comme on est actuellement : 104, 205, CX, Twingo… de bien bonnes autos, mais hum disons que ça reflète bien l’image de ces marques et leur place dans le marché actuel.
Des Alpine un peu partout.
Heureusement qu’on les a celles-là, depuis 30 ans que Renault les a mises au placard, je suis curieux et inquiet de voir ce qu’ils vont en faire, enfin… Caterham est avec eux (la seule marque à ne présenter que des modèles neufs, qui se vendent comme des petits pains dans le monde entier depuis des années…).
Derrière la puissance et la gloire, les prix…
Aux enchères, dans les « petits prix » : 12 à 15.000€ pour une 2cv, 26.000 pour une DS23, 48.000 une DS19, 165.000 une Dino (elle valait le même prix que la BMW 3.0 CS qui cote 10 fois moins). J’ai même vu une Cisitalia proposée à 325.000 € sur un stand ! Pas mal pour une FIAT 1100 spéciale, non ?
Le « marché » est donc revenu à la fin des années 80, à part que les riches acheteurs sont devenus plus regardants si l’on en juge à la cote élevée mais « contenue » des Porsche, Jaguar, Healey, Mercedes, Bentley, Aston… À mon avis ça s’emballe bien trop fort sur les « petits prix », qui sont dans une vraie bulle spéculative.
Bref beaucoup d’argent circule et ça fait sortir du bois de magnifiques exemplaires, restaurés à grands frais pour le plus grand plaisir des spectateurs.
La grosse tendance, c’est désormais la course et son évocation.
Donc une grande place est faite dans les stands (spécialement ceux qui vendent) à des marques ou à des modèles « à pedigree » et la rareté qui va souvent avec est une surenchère.
Quelques mots magiques : « palmarès », « spéciale », « Le Mans », « Zagato », « Scaglietti », « competizione », « lightweight », « supercharged », « Rennsport », « Shelby », « Alpine », « unique »… et un sésame : « éligible ».
L’automobile faisant rêver d’autant plus qu’elle transporte de moins en moins dans la joie, les modèles réduits ont de plus en plus de succès et là aussi on tombe rapidement sur de l’exceptionnel, du superlatif, du très cher comme cette Bugatti dont je n’ai pas osé demander le prix.
Si l’on a l’auto, on vient à Rétromobile parfaire sa tenue, là aussi c’est impressionnant, surtout pour le déguisement « vintage » on est servi !
Rétromobile, c’est aussi pour le grand public et les amateurs de faire de nombreuses et vraies découvertes, cette année par exemple la fabuleuse Spyker.
qui n’a pas pu être prête pour le Paris-Madrid de 1903 : il faut dire que son géniteur voulait la doter de 4 freins et de quatre roues motrices, forcément ça a pris un peu de temps à mettre au point !
Pour le commun des mortels, cette semaine aura surtout été celle du rêve automobile, sans budget, sans radars, sans normes, sans frontières, parfois sans roues.
Alors tous les délires sont permis, comme rêver à un avion sans ailes.
ou redevenir un enfant.
Ou refaire l’histoire, par la grâce des retours à la fortune de marques vouées – croyait-on – à la médiocrité. Qui aurait pu croire que ce merveilleux bolide fût un jour une Skoda ?
A l’année prochaine, pour un nouveau plongeon dans ce bain de rêve et de frustration…